Association des Riverain·es et ami·es de La Beaujoire
Manifeste densification-béton-bitume de la Beaujoire
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Association des Riverain·es et ami·es de La Beaujoire
Nous défendons un urbanisme plus démocratique qui respecte de manière plus ambitieuse le climat et la biodiversité, la ressource en eau en adéquation avec les limites planétaires ; pour une ville plus accueillante et habitable, plus soutenable économiquement et socialement pour les générations présentes et futures.
Concrètement nous souhaitons que les élu·es. ou les candidat·es permettent à l’ensemble des habitant·es de la métropole de voter pour la future politique d’aménagement de leurs villes.
Artificialisation croissante de la métropole nantaise
En France, chaque jour, des Espaces Naturels Agricoles et Forestier (ENAF) disparaissent.
La Loire-Atlantique est en tête des départements qui artificialisent le plus. C’est le résultat des choix politiques de nos élu·es. Sur Nantes Métropole, le plan local d’urbanisme (PLUm) de 2019 permet l’artificialisation de 975 ha (1625 terrains de foot), 75 ha de plus dès 2024 que nos élu·es métropolitains ont de nouveau approuvé via la modification n°2 du PLUm.
Pour illustrer ces décisions prises avec des consultations d’habitant·es dont les avis sont majoritairement ignorés, quelques exemples en cours et à venir à l’Est de Nantes :
- Périphérique Est = 4 ha de forêt abattus, 220 espèces animales impactées dont 19 protégées, 1200 m² de zones humides détruites, - Babinière pour le Cetex = 8 ha de prairie urbanisée, Belle Étoile Nord = 31 ha de terres agricoles rendues constructibles, Métairie Rouge = 18 ha, Gohards = 25 ha, Champ de Manœuvre = 23 ha, La Chapelle-sur-Erdre = 100 ha...
Impact social et environnemental
Mme la Maire de Nantes, Présidente de la métropole nantaise et Présidente du SCOT vise un million d’habitant·es pour le pôle urbain Nantes Saint-Nazaire (Cf « La barre du million d’habitants avant 2030 : le pôle métropolitain Nantes Saint-Nazaire suit son cap » OUEST France – mars 2025).
(https://www.nantessaintnazaire.fr/amenager/scot/).
Sur Nantes Erdre, objectif 40 000 habitants d’ici 2030, + 45% de population en 20 ans ! Un des quartiers les plus impactés par l’artificialisation alors qu’il possède de nombreuses zones naturelles de qualité.
Cette politique conduit à la mise en concurrence des métropoles pour attirer en particulier les catégories sociales supérieures. La demande de logements à l’achat ou à la location est exacerbée par cette politique d’attractivité. Cela conduit à la gentrification (Cf atlas sociologique de la métropole nantaise qui présente la répartition des classes sociales et en fonction des revenus des habitants).
En outre, la qualité de vie promise n’est parfois pas au rendez-vous avec des malfaçons dans les logements neufs construits à la va-vite et qui se dégradent rapidement (Cf « Les problèmes de malfaçons des logements neufs s’aggravent » – Les Echos).
Cette politique de densification de la métropole sous couvert de lutte contre l’étalement urbain :
— Artificialise des centaines d’hectares de terre. (ENAF).
— Fait disparaître des centaines de jardins. (Une maison sur 500 m² de terrain = un collectif d’habitation)
— Détruit la petite faune venue se réfugier en ville. (Cf « La Nature en ville disparait » LPO)
— Uniformise l’architecture à l’Echelle nationale.
— N’a pas forcément permis d’améliorer la qualité de vie…
— Accentue le phénomène des îlots de chaleur.
— Conduit aux phénomènes de rues “canyons”. (« Ces artères qui accentuent la pollution » RTBF)
— Augmente les risques liés aux intempéries et les inondations “éclairs”.
— Augmente la pression sur notre ressource en eau (Grave crise de l’eau en 2022).
— Engendre une croissance des infrastructures indispensables. (Périphérique, énergie, gestion des denrées alimentaires, eaux usées, déchets...).
— Aggrave et intensifie les risques liés à notre santé : canicule, inondations, pollution (Eau, air, bruit...) ; à noter que le projet d’aménagement stratégique aborde ces sujets et doit donc être pris en compte dans le SCOT puis dans le PLUm.
Démocratie et Gouvernance
La Présidente de Nantes Métropole avait dit construire son mandat sur la démocratie participative. Elle peut s’appuyer sur de nombreux outils juridiques. Et l’outil le plus important est le SCOT.
Le SCOT est établi à une plus grande échelle que la métropole et implique tous les acteurs dont les acteurs économiques. Le souci c’est le déficit démocratique quant au contenu de ce document opposable au PLUm.
Le grand débat de la fabrique des villes cachait la consultation publique obligatoire pour la rédaction du projet d’aménagement stratégique (P.A.S.), document essentiel du SCOT.
Et la gouvernance mise en place (50 membres nommés par Mme La Maire) pour la fabrique de nos villes est en réalité celle du P.A.S. Avec des acteurs tels que la CCI, et des membres des Conseils d’Administration d’associations diverses. Absence de collèges citoyens avec des membres tirés au sort, principe écarté par des élus qui les considèrent non sachants (cf entretien de Jacques Rancière, philosophe, à ce propos sur Arte.tv).
Ce SCOT est donc validé par 53 élus et présidé par la Présidente de Nantes Métropole. Ces élus sont responsables des orientations de ce document complexe et très politique dont la construction doit réglementairement faire participer la population. Or nous constatons que ceux-ci sont largement dévoyés pour soutenir les intérêts économiques.
Nous ne pouvons que constater l’absence de démocratie :
Les habitant·es sont sollicités, questionnés et interrogés de manière très discrète, à minima, et notamment au travers d’associations déjà proches des instances de décision par leur objet ou leur public cible ou parce qu’elles sont financées. Est-ce que cela suffit pour se conformer aux obligations réglementaires ? Non, le manque de démocratie reste criant.
Or, nos élus de quartiers nous affirment qu’ils ne peuvent rien que tout est décidé bien en amont, effectivement, le SCOT est opposable au PLUM et influence donc le quotidien des habitant·es.
Il doit donc être au centre de tous les programmes électoraux locaux et porter à la connaissance des administrés de manière très volontariste. Les élus de toutes les instances : Commune, Département, Région doivent se mettre d’accord.
Mme Johanna Rolland Présidente du SCOT affirme que nous manquons de logement. Pourtant, notre pays a le taux de logement par habitant.e le plus important de l’OCDE.
Nous comptons plus de 3.1 millions logements vacants, 3.2 millions de maisons secondaires (Cf « Vie publique » 2021) et 9 millions de m² de bureaux vides (Cf « France Info » 2025).
Un potentiel considérable pour le marché de la rénovation, source d’emploi qualifié porteur de sens pour l’économie locale et écologiquement plus soutenable.
Lors de la convention citoyenne pour le climat, les citoyen·nes tiré·es au sort ont demandé à « lutter contre l’artificialisation des sols et lutter contre l’étalement urbain en rendant attractive la vie dans les villes et les villages ».
La métropolisation, à l’œuvre depuis de très nombreuses décennies, organise la sous-occupation des logements et bâtiments dans le pays et concentre les moyens dans les très grandes villes déjà les mieux dotées.
Poursuivre la métropolisation est l’orientation stratégique des élu·es métropolitains en contradiction avec les aspirations des familles à loger en pavillon avec jardin privatif (Cf Les Echos – « Les Français ont une nette préférence pour l’habitat pavillonnaire »). Et de fait, à ce jour, cela n’a pas limité l’étalement urbain et particulièrement dans l’aire d’influence de Nantes. Plus grave encore, elle conduit à puiser toujours plus dans les ressources naturelles et à produire des gaz à effet de serre : carrières de sable aux alentours s’agrandissent au détriment de terres agricoles nourricières (Cf Ouest France - Projet de carrière de sable au sud de Nantes – mars 2025), et ceci en totale contradiction avec le Projet Alimentaire Territorial (PAT). Les documents du SCOT devraient être beaucoup plus ambitieux.
L’intérêt des citoyennes et citoyens ou celui du secteur du BTP ?
Concentrer un maximum d’habitant·es et d’entreprises est économiquement rentable pour quelques secteurs tels l’aménagement, la promotion immobilière, le BTP et la finance.
Mme Johanna Rolland valorise cette politique lors des concours « Pyramide d’argent » où les acteurs urbains se mettent en scène et coconstruisent leur business. Les lobbies du BTP sont présents dans de trop nombreuses instances métropolitaines (Y compris au SCOT et au PAS) censées guider les politiques d’aménagements. En comparaison, les dispositifs de participation des habitant·es paraissent ridicules. À la décharge des élus locaux, le secteur du bâtiment pèse lourd, trop lourd dans l’économie. De fait, les élu·es prêtent plus d’attention aux lobbies qu’aux attentes des habitant·es.
Il est urgent que l’urbanisme soit régulé par des processus de décision réellement démocratiques et en finir avec le « greenwashing » quotidien.
La politique menée par Nantes Métropole manque de cohérence pourtant elle doit être guidé par un document de cohérence le SCOT. Une « Charte de l’arbre » alors que des centaines d’arbres disparaissent ces dernières décennies (quai Ceineray, place du Commerce, Bouffay, île de Nantes, Nantes Nord, ...) et tous les jours des arbres sont mis en péril par pertes de surface naturelle nécessaire à leur survie.
Une médaille de la biodiversité ne suffit pas à préserver les espèces protégées. Et les pratiques urbanistiques du bâtiment ne tiennent pas compte du cycle du vivant : non-respect des bonnes pratiques, dégradation de la trame verte et bleue, pollution lumineuse (trame noire), imperméabilisation et dégradations des sols (trame brune) …
Pour une véritable politique qui respecte les contraintes environnementales auxquelles nous devons toutes et tous faire face et éviter des catastrophes.
Le cas des Zones d’activité économiques (ZAE) :
Le rapport de la Cour des Comptes sur l’artificialisation, est circonspect : une réussite en trompe l’œil
Selon son dernier rapport (https://www.ccomptes.fr/fr/documents/72955) ou le ZAN (Zéro Artificialisation Net) semble être respectée par le PLUm mais des critiques ne sont pas élogieuses. La densification est plus forte pour le logement que pour les Zones d’activités économiques. C’est un choix politique.
Concernant le manque de démocratie pour ces questions d’aménagement, la Cour des Comptes remarque que les responsables ne sont pas bien identifiés. Le doute sur la légitimité du pilotage est renforcé par l’absence de coopération avec le Département. Cette absence de concertation est un signe de la non coopération avec les territoires, un témoin de la compétition entre la Métropole et ses territoires vassalisés. La Métropole Nantaise aussi est décrite comme une vaste zone commerciale ces dernières années. Et plus grave, la Métropole ne coopère pas en ne donnant pas les chiffres d’occupation des ZAE. Nantes Métropole artificialise sans savoir si l’existant est occupé. Cela ressemble fortement à de la spéculation.
Conclusion : Changer d’orientation au plus vite afin de répondre aux enjeux économiques, de santé et de démocratie.
Comment changer très concrètement ? Quelques propositions ouvertes au débat démocratique… Nous demandons à nos élu·es la remise en question de l’idéologie qui prône le métropolisation telle qu’elle est définie par les géographes. On arrive à ce constat sidérant « En France, près de 62 % des communes, soit plus de 21 000, ne disposent d’aucun commerce selon les données de l’Insee de 2021 (Cf : INSEE 2021).
Les élu·es doivent travailler de manière beaucoup plus volontariste avec les habitant·es et très en amont sur l’aménagement de notre bassin de vie et de manière beaucoup plus ambitieuse vis à vis des enjeux établis de notre siècle : changement climatique, santé, pollutions, gestion soutenable des ressources naturelles, régénération de la biodiversité. Il en va de notre résilience, de notre souveraineté alimentaire et de notre survie.
Ainsi, la démocratie locale doit pouvoir s’exercer tout au long des mandats pour que les citoyen.nes puissent se projeter sur le long terme collectivement.
Dans une démarche constructive, voici quelques propositions.
Pour la ville de Nantes :
— Contraindre fortement les plateformes de location touristique. (+ de 2700 logements à Nantes en 2024)
— Réduire les logements vacants à Nantes estimés à environ 12 000 logements (INSEE 2021).
— Cesser toutes dépenses stimulant l’attractivité, celle-ci doit être une conséquence et pas une finalité.
— Mettre fin à la compétition entre les métropoles et le reste du territoire en enclenchant une coopération équitable.
— Mettre un terme aux subventions aux entreprises.
— Interdire toute construction et infrastructure à proximité immédiate ou sur des zones humides et proche de cours d’eau et de nappes phréatiques.
— Rejeter tout projet demandant une dérogation à la destruction d’espèces protégées.
— Ne plus autoriser d’extension des zones commerciales (exclusivement des commerces de proximité participants à la ville du 1/4 d’heure).
— Créations d’Obligation Réelle Environnementale (ORE) afin de sanctuariser les zones naturelles restantes.
— Intégrer dans le PLUm la charte de l’arbre en permettant des amendes fortes en cas de non-respect.
— Imposer la prise en compte réelle de la trame verte et bleue et initiée la trame noire, brune sans compensation en demi-teinte.
— Intégrer dans le PLUm le guide « rénovation du bâti et biodiversité » de la LPO.
— Révision du Plan Local d’Urbanisme métropolitain (PLUm) avec pour chaque secteur des réunions de consultations physiques aux votes contraignants.
— Afficher tout permis de construire avec un QR code permettant l’accès par internet au document sans avoir à payer pour faire valoir son droit à consulter ces documents
— Mettre en place un suivi indépendant des chantiers sur les bonnes pratiques.
Pour la métropole de Nantes :
— A chaque échéance électorale, que l’objectif de croissance de la métropole soit au programme des candidats ainsi que l’objectif de surface à artificialiser, la manière de consulter les habitant·es sur les aménagements.
— Que les documents structurants l’aménagement de nos territoires soient réellement soumis à la concertation. Le SCOT, les PLU, l’ensemble des plans doivent occuper une part importante des débats dans les conseils municipaux et métropolitains.
— Que le conseil métropolitain soit élu au suffrage direct par les habitant·es de la métropole à partir de listes proposant un programme sur ce sujet.
Enfin, nous demandons que les candidat·es s’expriment publiquement sur le rapport de la cour des comptes régionale sur :
— La coopération avec le Département.
— Le respect des exigences d’efficacité décrites dans ce rapport.
— La mise en place transparente du pilotage de l’aménagement qui ne doit pas être obscur.
Agissons maintenant, ensemble en remettant le citoyen au cœur des décisions.
Lien ici pour les dons : https://www.helloasso.com/associations/riverains-et-amis-de-la-beaujoire/formulaires/1
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