Le four en briques du champ de manoeuvre

 

 Le four en briques du champ de manœuvres route de Carquefou à Nantes et ses petites histoires.

Cet ouvrage est aujourd'hui caché par la végétation, il mérite d'être remis en valeur, c'est l'une des très rares traces du passé militaire du site.

2 mares ont été asséchées à gauche, une grande et une plus petite, perdues sous les nouveaux bâtiments de logements habillés de bois.

Pas très loin, une très jolie ferme à côté d'un tas de pierre y a été rasée, Louis Le Bail, fin connaisseur du coin n'était pas au courant de son existence, des habitants des fermes restantes s'en souviennent encore.

En ce temps-là de prendre des photos n'était pas courant, on avait le boulot rien que le boulot à la ferme.

Les militaires y faisaient "la petite guerre" non loin de ce four. Ils creusaient des tranchées en rectangle ou en ligne à la pelle, de là ils apprenaient à tirer au sol.

La tâche n'était pas facile au champ de manœuvre, les gars étaient parfois trempés jusqu'aux os dans leurs tranchées surtout dans cette zone de 50 hectares composée au 1/4 d'une zone humide.

Les tireurs avaient pour compagnie les salamandres tachetées, grenouilles rousses, tritons palmés et chauves-souris à la nuit tombée.

En période de reproduction le chant des grenouilles accompagnait les fermes route de Carquefou, les habitants ne les mangeaient pas, ils préféraient les lapins qui ne manquaient pas de cachettes pour se multiplier dans les ronces.

La brume matinale y était dense en hiver, pas étonnant que le lieu situé à côté s'appelle le Brouillard derrière la Fontaine Caron.

Les cultivateurs du coin pratiquaient une agriculture mixte, céréales, maraichage, élevage ; quand il n'y avait de tires, les vaches pouvaient paitre tranquillement au milieu des champs, gare aux cartouches dans le sol en broutant l'herbe...

Dans ce four, les militaires venaient avec des petits camions pour y brûler toute sorte de choses : chaussettes, gants, vêtements parfois, papier, beaucoup de papier.

De quand date ce four ? Qui le sait encore ? Parait qu'il y avait de la chaux pas loin d'ici, les enfants ne devaient pas toucher la terre mis à nu, leur parent leur disait que cette poudre grise et douce en main était de la poussière de morts.