NOUVELLE FRESQUE ROUTE DE SAINT JOSEPH DE PORTERIE
BRIEF CREATIF DE L’ASSOCIATION DES RIVERAINS ET AMIS DE LA BEAUJOIRE
Le 3 septembre 2024
La vallée de l’Erdre.
Pour la traverser des hommes ont bâti un pont pour y faire passer la ligne de train Nantes Chateaubriant : le pont de la Joneliere. On l’écrit tantôt avec un n tantôt avec 2 n. Cet ouvrage en béton a été construit entre 1946 et 1948, en remplacement d’un pont de métal dynamité par les Allemands à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
D’un secteur agricole, le secteur de la Beaujoire entre pleinement dans l’air industriel début 20eme siècle avec l’arrivée de l’usine des Batignolles.
Les habitants d’ici était un peu moins bien payés qu’à Paris. La direction des chemins de fer des Batignolles de Paris étaient certaines d’y trouver des milliers de gens suffisamment agiles et besogneux, parfait pour travailler dans le vacarme et la chaleur étouffante d’une vaste usine moderne. De nombreuses personnes furent attirées dans le coin en 1917 pour apporter leurs compétences et travailler à construire des locomotives « Pacific 231 ». De toute l’Europe d’autres futurs « nantais venus d’ailleurs » ont migré pour espérer une vie meilleure. A cette époque les ouvriers habitaient dans des petites maisons en bois rouges dans 3 quartiers différents autours de l’usine. On y trouvait les cités Halvêque Ranzay Baratte et une 4eme cité en dure construite de 1951 à 1955, celle des Castors à côté du château du Launay.
Rue de la Patience se trouve encore un platane de 36 m de hauteur et 7.70 m de circonférence planté en 1830 : on l’appelle le platane de la Patience ; on trouve aussi une petite cascade qui alimente le cours d’eau de la Roseraie depuis la retenue d’eau de la Bretonnière.
Ces femmes et les hommes de Nantes Erdre avaient une force qui perdure encore aujourd’hui : l’entraide et la solidarité. Nombreux étaient militants communistes et aussi croyants pratiquants. Ils se croisaient à l’église St Georges le dimanche, les uns sortant de la messe, les autres tractant pour un monde meilleur : hausses de salaire ou contre le fascisme qui venait.
Parmi les figures locales de la résistance on a Marcelle Baron « A la suite de la défaite de 1940, son mari, syndicaliste aux Batignolles, est fait prisonnier. Mère de deux enfants, elle entra tôt dans la Résistance tout en poursuivant son travail de bureau. Elle cachait des clandestins, des évadés et distribuait des tracts. Elle fut déportée et engagée dans la lutte pour l'amélioration de la condition féminine ; devint agent de liaison et créa la branche nantaise de l’Union des Femmes Françaises. »
Plus anecdotiques des concours de potager étaient organisés par la direction des Batignolles pour féliciter le meilleur ouvrier jardinier. Ici la terre est fertile y compris pour la vigne ou les haies de roses pompons qui fleurissent partout autour des maisons en bois. La Nature est à portée de main dans ce bout de campagne où chemine une jolie rivière qui prend sa source à Erdre en Anjou depuis l’étang de Clairet.
Le dimanche après-midi on peut se reposer au bord de l’Erdre pour aller pêcher ou aller aux guinguettes de la Jonelière. « Dès le XIXe siècle, les bords de l’Erdre à la Jonelière sont un lieu de détente prisé des Nantais, avec leurs guinguettes et leur aspect bucolique qui attire plaisanciers, pêcheurs et promeneurs ». Les plus jeunes audacieux se défient en sautant du pont à leur risque et péril. De nos jours c’est à coup de bombe de peinture que les jeunes débordant d’énergie montrent leur audace…
Après la fin des cités en bois vers 1974, le palais des expositions fut construit et le football prit le relais en 1984. C’est tout un quartier qui s’est mis à refaire parler de lui et à vibrer autour du football pour y inventer le « jeu à la nantaise ». La force du foot à Nantes est historiquement lié au collectif, « Le jeu à la nantaise, c'est vraiment un jeu pour l'ensemble de l'équipe, où tout le monde doit toujours être en mouvement ».
2 figures ont retenu l’attention des supporters de l’association A la Nantaise : Henri Michel que nous avons voulu représenter avec Bob Marley lors de sa venue à Nantes à la Beaujoire le 2 juillet 1980 ; et plus récemment la figure d’un autre joueur « un guerrier qui ne lâchait rien » ; Emiliano Sala, décédé accidentellement le 21 janvier 2019.
Nous avons ajouté Alice Milliat, nantaise et pionnière du sport Féminin faisant de l’aviron sur la Loire. Une personne combative pour la reconnaissance du sport féminin au niveau internationale.
Nantes est une ville qui cultive le mutualiste l’entraide et la ténacité.
C’est ce qui fait sa singularité et c’est pour cela qu’on l’aime.
L’objet du projet
L’objet du projet est la mise en valeur du quartier par la représentation de quelques-unes de ces identités marquantes pour ses habitantEs.
Son utilité pour le quartier est multiple : Esthétique, nouveau, rafraichissant, historique ; il tend à offrir quelques repères solidement ancrés dans le quartier. Il permet aux personnes de passage d’apercevoir quelques thèmes importants et des figures marquantes.
C’est un projet d’art éphémère même si la fresque pourra rester une dizaine d’année voir plus !
C’est un projet qui se veut participatif dans le sens où il est le fruit de nombreux échanges avec les habitantEs, des associations, des acteurs du quartier que nous avons pu rencontrer lors de la création de notre carte sensible en 2020 ou encore de notre dépliant de quartier en 2023.
A qui s’adresse l’œuvre ?
L’œuvre s’adressera aux habitantEs du quartier.
Elle est une commande de certainEs habitantEs qui se sont regroupés en association, l’association des riverains et amis de la Beaujoire dont le but est de tenter, autant que possible, de protéger le quartier des dérives en urbanisme et la mise en valeurs, entre autres, du patrimoine local.
Nous avons ressenti le besoin d’exploiter ce mur de 360 m² pour le faire revivre. Aujourd’hui il existe déjà une fresque de 1998 à l’occasion de la coupe du monde du football. Or ce quartier a une histoire riche, une histoire ouvrière à faire connaître. Son identité récente est aussi liée au football, la Beaujoire est connue mondialement c’est une évidence ; il nous a semblé important d’y ajouter l’Histoire locale récente qui a marqué le secteur avec son passé industriel.
Cette œuvre s’adresse à ses habitantEs qui vivent dans un quartier riche en histoires, en Histoire et en aventures sportives.
C’est un quartier en mutation qui a besoin de repère et de lien entre les micro quartiers qui le compose.
Quelle image voulons-nous faire passer ?
Nous voulons faire passer une Image positive, colorée, métissé, inclusive. On vit une époque qui subit le changement climatique, une époque de doute, on voit apparaître de nouveaux conflits ; on a besoin de s’accrocher a du positif et de nous entre aider pour garder nos valeurs humanistes.
L’enjeux est que les habitantEs ressentent de la joie en voyant cette fresque qui parle humblement de leur quartier et de son Histoire.
Il n’y a pas de charte graphique à proprement parlé, nous voulons que transparaisse l’identité du quartier, son passé ouvrier, son patrimoine, son passé industriel et plus récemment en lien avec le foot et le FCN.
Nous attendons un renouveau par rapport à l’ancienne fresque de 1998.
La cible
· Tout public
· Anciens habitants & Nouveaux habitants,
· Les supporters sportifs (tout sport),
· Les visiteurs des salons du palais des expositions,
· Les usagers de la route,
· Les cyclistes,
· Les piétons,
· Les promeneurs.
Comment est né le projet
La fresque actuelle est ancienne, elle date de 1998. Nous avons échangé avec les habitantEs qui aimeraient que cette fresque soit réinventée suite à la carte sensible que nous avons réalisée à la suite du projet abandonné : Yellopark.
Le contexte
Nantes métropole est engagée dans la promotion de l’art dans les quartiers nantais, il existe des fresques dans différents secteurs de la Métropole, Petit Port, Château de Rezé, Chantenay, Ile de Nantes…etc… Il existe même un parcours pour découvrir un nombre important de ces œuvres.
Notre projet fera partie des plus grands de la métropole, sa position n’est pas la plus idéale même s’il est situé devant le stade de la Beaujoire sur une route très empruntée.
Projet financé par le budget participatif à hauteur de 25 000 euros. Le second mécène important est A LA NANTAISE avec 6500 euros de dons issus d’une demande de supporters de créer une fresque dans le quartier avec les portraits de Henri Michel et Emiliano Sala. Profitant de notre projet, nous avons pu bénéficier de ce financement. L’Hôtel Le Beaujoire a lui aussi participé, ils sont situés juste au-dessus de la fresque..etc
Nous sommes à la recherche d’autres mécènes pour fiancer la plaque de remerciement aux participants (Nantes Métropole, Nantes, mécènes…etc)
Comment souhaitons-nous communiquer ?
Réseaux sociaux, lettre d’information à nos adhérents, la maison de quartier la Loco, Nantes Métropole, Nantes…etc
A noter que nous souhaitons garder notre ressenti et sensibilité habitantEs sur ce projet.
Nous avons fait des concessions pour ne pas présenter des sujets potentiellement clivants afin de trouver le bon niveau entre nos intentions car nos efforts depuis 2 ans pour aboutir à ce projet ne se retourne défavorablement contre nous.
La date butoir du projet
Le projet devra être terminé et livré en aout 2025.
D’autres consignes spécifiques
Suite à notre visite des lieux vendredi 19 juillet en présence de Lady Bug, nous avons pu lui faire connaitre le quartier, ses lieux bien spécifiques et quelques marqueurs historiques de son identité.
Quelques exemples :
· Batignolles
· Train pacific 231
· Joneliere
· Erdre
· Maison rouge
· Marcelle Baron
https://resistance-44.fr/des-femmes-dans-la-resistance-nantaise/
· Cascade des castors
· Platane du Launay
· Le parc de la Roseraie
· Henri Michel
https://www.youtube.com/watch?v=6-3VX1kYmJw
· Alice Milliat (Nantaise Pionnière du sport Féminin) https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/un-week-end-d-animations-a-nantes-a-la-memoire-d-alice-milliat-pionniere-du-sport-feminin-5955979
· Emiliano Sala
La surface de l’œuvre fera 360 m².
Elle est située sur un axe aux multi mobilité : voiture, bus, vélo, piéton.
Les parois latérales seront à laisser en l’état avec sa végétation sauvage ou + maitrisées ; l’idée de conserver une trace de l’ancienne fresque peut être intéressant.
Nous remplacerons l’ancienne plaque datant de 1998 pour la remplacer par une nouvelle mentionnant tous nos mécènes.
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