Lettre ouverte à Madame Piau élue de quartier en réponse à plusieurs messages adressés à l’ARALB les 5 et 13 février 2022 sur un réseau social.
Madame l'adjoint de quartier,
Oui nous avons des attentes envers les élus qui nous représentent. Nous avons bien pris note de votre commentaire sur la dernière réunion de quartiers et sur les prochains ateliers.
Oui nous entendons votre remarque sur la participation des citoyens lors de réunions que vous nommez "ateliers de participants".
Et nous vous confirmons que des adhérents ainsi que des membres actifs à l'ARALB sont présents !
Nous avons pris le temps pour vous répondre afin de questionner à nouveau ces adhérents qui ont souhaité s'investir sur différents projets.
Malheureusement nos adhérents nous ont décrit l'impossibilité factuelle de s'investir dans ce format de réunion.
Pourquoi ? Car les retours unanimes décrivent des réunions d'informations sur des projets très avancés.
Oui il est important d'informer mais l'ARALB pense qu’après tant d'années d'expérimentation de démarches participatives celles-ci doivent être plus performantes. Savons-nous quelle proportion des remarques des habitants sont prises en compte ? Nantes se vante à juste titre de faire participer sur plein de sujets et nous sommes convaincus que c'est la bonne voix ne serait-ce pour l'illustrer la réflexion sur le long terme.
Mais par ailleurs nous constatons que sur l'aménagement les élus se réservent le droit de réfléchir seuls ! Pourquoi ? En quoi est-ce que l'aménagement est moins à même d'impacter la qualité de vie des habitants que la gestion du grand âge, la 5G ou le tramway ?
Quels sont les enjeux qui animent les élus ? Pourquoi des élus pensent que les habitants ne sont pas légitimes ou incapables d'avoir un avis sur les constructions dans leurs quartiers ?
Est-ce que toutes les associations du CRI (Collectif des Riverains Résolus et Irrités regroupant une douzaine d’associations de quartier à Nantes et alentours) par exemple sont considérées comme des nuisances ? Si oui quelles nuisances apportent ces associations ?
L'ARALB
Madame l'adjoint de quartier,
Nous n’avons pas participé au plan patrimoine et paysage du quartier Nantes Erdre en 2019. Nous vous rappelons que nous étions pris dans le fiasco que vous connaissez et qui fut abandonné en février 2019. ll nous a fallu du temps pour digérer ce traumatisme et rebondir, vous pouvez consulter notre blog https://blog.grinpark.fr/ sur lequel figure bon nombre d’informations.
Nous prenons note que d’autres « plan » de ce type vont voir le jour, en attente de plus de précisions.
Concernant
les 15 lieux à réinventer, l’initiative est louable, cependant
elle nous questionne sur les nombreux autres lieux qui ne sont pas à
réinventer mais à hyperdensifier sans que ne soit réellement
étudiés les besoins des habitants actuels et futurs: OUCHE
BURON/MARSAUDERIES/BD DE LA BEAUJOIRE/ BATIGNOLLES... etc
Nous constatons que la densification, qui n'a jamais été mise en débat, reste au cœur des réunions de quartiers partout dans Nantes ; pourtant nos élus esquivent toujours.
Nous en avons assez de consacrer du temps à devoir choisir entre des pare terres de fleurs quand c'est tout notre quotidien, des zones humides entières qui sont livrées aux intérêts économiques. On ne peut pas considérer que les bureaux du PUP Paridis ou encore le cinéma multiplex de la chapelle sur Erdre répondent au mal logement...
Nous rappelons que les habitants sont les spécialistes de leur quartier en tant que maître d’usage. La densification urbaine, si elle n’est pas bâti conjointement avec les habitants, complétée par une densification égale du végétale, d’une nature vivante, de lieux à vivre en commun, d’espaces de jeu...etc ne permettra jamais d’atteindre l’objectif visé, à savoir améliorer la qualité de vivre (Qualité d’air, mobilité douce, îlots de fraîcheur, accès aux services et petits commerces de proximité…).
Au sujet des ateliers de réflexion de quartier, nous nous félicitons du respect de la loi pour les grands aménagements. Nous rappelons ici qu’il s’agit d’ une obligation légale minimale, tout projet d’aménagement, sauf erreur, est un projet collectif qui doit inclure un conseil citoyen (loi n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, dite « loi Lamy »)
Les concertations citoyennes ont permis d’avancer sur le terrain de la démocratie locale; il reste cependant beaucoup de chemins à parcourir ; beaucoup de personnes présentes aux concertations au champs de manœuvre ou pour la maison de quartier nous ont fait part de leurs déceptions.
La future bibliothèque serait plus petite que l’ancienne avec plus de monde, logique ? Qu’avez vous projeté de construire en lieu et place de l’ancienne maison de quartier ? Les salles de sport sont elles suffisantes ? Avez vous envisagé les accès à la mosquée proche su stade ? Où iront jouer les enfants des 1400 nouveaux habitants rue Ouche buron ? Nous avons 3 quartiers prioritaires dans le secteur, ceci ne risque t il pas de dégrader la situation actuelle ? Allez vous mettre en valeur le monument aux morts pour la liberté des Batignolles ? PUP PARIDIS, pourquoi 30000 m² de bureaux quand des milliers de m² de bureaux sont vacants ? Allons nous enfin dé bitumer les parkings de la Beaujoire ? Quid de la pollution de l’air avec tout ce trafic routier ? Pourquoi n'y a t il aucun registre public concernant les compensations environnementales ? Comment sont "compensés" les milliers d'arbres coupés dans la métropole ? Etc, etc...
Nous avons aussi le sentiment que la stratégie développée par Nantes Métropole et certains acteurs de la promotion immobilière consiste à saucissonner les projets en des dizaines de petits projets afin qu’ils passent sous les radars de certaines obligations … Cette stratégie n’est pas souhaitable.
Nous
avons beaucoup de questions et peu d’espace pour dialoguer
réellement, nous savons la charge de travail des élus, nous
interpellons à travers nos échanges la METROPOLE pour demander de lancer rapidement une concertation
globale dans notre quartier et que cesse l'opacité dans la fabrique de la ville.
L’ARALB