samedi 8 juillet 2023

NOTRE CONTRIBUTION AU GRAND DEBAT - POUR UNE VILLE EN BONNE SANTE - NANTES METROPOLE VUE PAR SES HABITANTS

Les changements climatiques vont plus vite que nos actions pour le réguler. Certes, la métropolisation rend plus fort économiquement à court terme, mais elle accentue :

   Les conséquences et dommages liés au changement climatique : pollution de l’air, ilots de chaleur, risque de manque d’eau, faible autonomie en cas de rupture des chaines d’approvisionnement, inondation, sécheresse... 

Les pressions sur le Vivant (faune, flore, nature en ville),

Les problématiques sociales : cout du logements, gentrification, augmentation des inégalités, ghettoïsation au-delà du périphérique, logement bouilloire, équipements saturés, mal être… etc.


Nous pensons que l’aménagement du territoire est à revoir dans sa globalité au lieu de tout concentrer dans quelques villes en concurrences.
 

1/ Energie et transition écologique actuelle dans la métropole :
 

Réseaux de chaleur

Des réseaux de chaleurs vertueux pour chauffer la ville en hiver ou produire de l’eau chaude de manière centralisée toute l’année ? Dans les moteurs de calculs des thermiciens, cette solution centralisée est vertueuse. Cela étant on y brûle aussi toutes sortes de déchets dans des incinérateurs comme du plastique dérivé du pétrole. Les réseaux de chaleur viennent en concurrence avec le recyclage des déchets.

Pour l’utilisation de sources d’énergie renouvelable, on note un manque de transparence sur l’origine et la quantité de bois brulé. L’impact de bois énergie est considéré comme neutre car censé utiliser l’accroissement du bois annuel ; nous n’avons aucune certitude sur le fait que des forêts ne soient pas rasées pour alimenter des chaudières. 

 La combustion du bois énergie engendre une pollution de l’air à la dioxine non négligeable. 

Nous craignons que les réseaux de chaleur ne contribuent aux ilots de chaleurs car pour produire de l’eau chaude ces réseaux sous terrains sont constamment alimentés en boucle y compris en période de canicule.

Les coûts d’entretien et de raccordement semblent encore trop élevés,

 Cette solution nous rend plus vulnérable en cas de conflit car pour bloquer une ville, il suffira de détruire le site unique de production.


On ne dit pas qu’il faut stopper les réseaux de chaleur (ils permettent d’abaisser l’impact carbone), nous demandons plus de transparence : nous questionnons leurs coûts pour la collectivité, les analyses de risques ne semblent pas être accessibles au public pour objectiver leurs efficacités pour une métropole résiliente.


Neutralité carbone

La neutralité carbone ne fait pas baisser le carbone, c’est un mécanisme issu d’un modèle économique qui permet de se donner bonne conscience en donnant des droits à polluer d’un côté à condition de compenser de l’autre. 

Ce mécanisme est un leurre, « Argument marketing, il permet à des grandes entreprises de se dédouaner en compensant leurs émissions de CO2 plutôt que de contribuer à leur réduction ». 

Les conflits d’intérêts liés à sa régulation interrogent également.


Etalement urbain

Lutter contre l’étalement urbain en densifiant les villes est un mensonge. On continue de densifier les villes ET les campagnes environnantes avec des entrepôts de plus en plus gros, des propriétaires de champs qui construisent des hangars géants pour des fermes usines, des méthaniseurs géants ou des milliers de panneaux solaires sur des terres cultivables.


Rénovation

Amélioration énergétique des bâtiments existants, gros entretien : une priorité.

Prendre en compte le Vivant pour permettre aux oiseaux de nicher, aux pipistrelles de s’installer dans les bâtis en symbiose avec les occupants, c’ est possible (Brique nid d’abeille, tuile nid d’oiseaux, porosité des parois pour permettre de nicher, vitrage prenant en compte les oiseaux, .etc),

Limiter les pollutions lumineuses,

Favoriser les liaisons douces,

Intégrer des jeux pour enfants dès la conception,

Certaines rénovations engendrent les destructions des haies existantes en bordure de bâtiment, la coupe d’arbres ; dans les programmes de travaux, la conservation de la végétation existante ne parait pas assez étudiée. Pour une bonne acceptation par la population, ne pas dégrader l’environnement pour les habitants nous parait essentiel.


Ressource en eau

Un territoire d’eau à protéger. Le fait d’hyperdensifier génère des tensions sur cette ressource vitale. 

Notre eau potable provient de la Loire, aucune solution pérenne n’existe en cas de pollution du fleuve. L’Erdre est encore polluée par les pesticides, par les eaux usées et reste inutilisable pour la consommation humaine. 

Nous sommes vulnérables en cas de baisse significative du niveau de la Loire.

 La dépollution de l’Erdre est une priorité absolue. L’EDENN s’en charge mais a-t-elle les moyens suffisants pour avancer rapidement ?

La fiabilisation des réseaux enterrés est à poursuivre.

Urbanisation
Dans chaque quartier de la métropole, des personnes s'indignent de l’imperméabilisation du moindre bout de terrain ; des associations se rencontrent et la colère couve :
 

La reconquête de la biodiversité n’est pas au RDV à Nantes. 

La lutte contre les ilots de chaleurs n’est pas au RDV à Nantes. 

La lutte pour protéger la nature vivante en ville n’est pas au RDV à Nantes.

Sur Nantes Erdre par exemple ; on assiste à la destruction du champ de manœuvre sur 50 hectares. Rien n’arrête l’imperméabilisation, seulement 62% de la métropole est protégée. 

L’imperméabilisation à Babinière pour le CETEX est en cours, le massacre écologique au Gesvres pour agrandir le périphérique se poursuit, la destruction de bois à la Chapelle sur Erdre est sur les rails ; au Cens idem, à Rezé idem, à St Herblain idem, sur l’ile de Nantes idem, aux Gohards à Doulon idem ; sur la route de Carquefou un bois de chêne a été rasé pour un garage automobile… La nature en ville est ravagée.

Des secteurs entiers où résident des espèces protégées sont détruites pour des projets immobiliers qui ne sont pas d’intérêt général.  Le classement des zones EBC reste opaque.

Les arbres anciens ne sont pas suffisamment protégés.

Les jeunes poussent résistent mal à la chaleur.

Les compensations environnementales ne sont pas suivies avec sérieux, aucune transparence dans le suivi. 

L’imperméabilisation de la ville participe à la sécheresse et aux inondations.

2/ Jusqu’où la Métropole doit-elle grossir ?
 

Jusqu'à détruire des centaines d’hectares de bois et les terres maraichères les plus fertiles ?

Jusqu'à combler les zones humides ou bâtir juste à côté ?

Jusqu'à accroître la pollution lumineuse ?

Jusqu’ à permettre la destruction de la biodiversité qui rendait les villes si agréables ?

Jusqu’ à faire toujours plus de tours d’immeubles en verre où viennent s’écraser les oiseaux comme aux Etats Unis ?  

Jusqu’ à créer d’énormes ilots de chaleur ?

Jusqu'à rendre l’air irrespirable ?

Jusqu'à favoriser considérablement les risques d’inondations ?

Jusqu’ à nous mettre en difficulté d’approvisionnement en eau ?

 Jusqu'à risquer de revivre un confinement enfermé dans nos logements ?

Jusqu’ à vider les petites et moyennes villes quitte à faire grossir la diagonale du vide ?

Jusqu’ à accroître les inégalités territoriales et chasser les plus pauvres en dehors du périphérique ?

Jusqu’ à refaire un second périphérique dans le bocage ?

Jusqu'à accroître notre faible autonomie en nourriture en cas de conflit ?

Jusqu'à avoir le sentiment de vivre à « Chicago » ?


3/ Pourquoi construire autant ?
 

On a des millions de logements vacants en France.

On a des millions de logements secondaires.

On a des milliers de logements type « Airbnb ».

On a des millions de m² de bureaux vides à réinventer.

On a des millions de logements en sous occupations.

Nos élus doivent cesser d'écouter les lobbys du béton et RE donner plus de place à un imaginaire collectif qui profite à toutes et tous.

Nos propositions pour un traitement urbanistique à la hauteur des enjeux de santé

Nous reprenons les mêmes conclusions que pour la question 2.

Nous demandons un traitement urbanistique à la hauteur des enjeux écologiques :
 

Considérer chaque consommation d'espace naturel comme destructrice et inclure dans la balance des décisions : l'intérêt d'usage vs l'intérêt de l'existant pour les générations futures. 

Être transparent sur les financements, les bénéfices attendus pour la population et ceux des financiers, promoteurs et investisseurs.

Imposer l'implication réelle des élus avec les habitants dans les décisions d'aménagements. C'est à dire imposer dans les programmes de campagne les orientations des SCOT PADD et PLU. 

Suivre à la lettre l'esprit de la règle d’or environnementale : Éviter Réduire Compenser. 

Créer un délit pénal pour les violations des règles d'urbanisme dès que les villes ont les moyens financiers d'employer des techniciens indépendants d’une logique marchande.
Cela afin de diminuer drastiquement les autorisations d'abattage d’arbres ou destruction de zone de ressource (zone humide, bois, prairie, talus, bosquet...) et les risques de permis de construire "illégaux" ou douteux :
 

Interdire le saucissonnage des permis de construire pour passer sous les radars de certaines obligations. 

Sanctionner pénalement les publicités mensongères et notamment les visuels de vente des projets immobiliers. 

Interdire les dépôts de Permis de Construire pendant les périodes de congés (noël, entre-le 14/07 et le 15 /08)

Imposer une obligation d'état des lieux des îlots de chaleur. 

Exiger un bilan indépendant « faune, flore, espèces protégées » quel que soit la surface.

Imposer l’obligation d’une étude d'impact sur les températures estivales liées aux projets d'aménagement et aux projets immobiliers. 

Interdire les PLU datant de plus 3 ans ou imposer leur réécriture aux vues des évolutions du climat comme par exemple les réglementations d'aout 2021 Climat et Résilience...

Imposer sur chaque panneau de PC un QR CODE permettant d’accéder à toutes les pièces en accès libre et illimité.


Conclusion
Pour une bonne santé, une meilleure résilience, une meilleure qualité de vie, nous suggérons au grand débat de cesser de miser sur des métropoles pour lesquelles la quête de rentabilité économique dégrade en profondeur l’environnement naturel.

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